Le vin naturel : une étiquette difficile à déchiffrer

Le vin naturel. Voici une nouvelle (enfin, plus trop nouvelle, finalement) dénomination bachique qui ne va pas simplifier la compréhension des consommateurs amateurs de vin. Pourtant, la démarche n’est pas sans intérêt et devient de moins en moins marginale.

Le vin naturel, du vin brut

Le vin naturel est finalement difficile à appréhender. Non pas que la démarche soit compliquée mais qu’il n’existe pas de dénomination officielle ni de législation définissant précisément cette pratique.

Pourtant cette démarche n’est plus réellement nouvelle depuis que quelques précurseurs comme Marcel Lapierre dans le Beaujolais ont voulu sortir des démarches modernes créant des vins de plus en plus stéréotypés. Ces précurseurs voulaient revenir à des vins mettant en avant le fruit dans leur goût.

Toujours est-il que l’on peut essentiellement définir les vins naturels comme des vins dont la vinification se veut la plus respectueuse possible du raisin.

C’est pourquoi, il est communément admis que les vins naturels sont des vins ne comportant pas de soufre. Le souffre étant un composant très important dans la vinification contemporaine, le vin naturel est une attitude qui rompt totalement avec le goût des vins dits « classiques » contenant du soufre.

Précisons que le soufre sert avant tout lors de la période de vinification pour stabiliser le goût du vin et éviter le développement de micro-organismes.

Bref, l’absence de soufre donne un goût totalement différent au vin où le goût du fruit retrouve toute son importance.

C’est en quelque sorte, du vin « brut ».

Une meilleure reconnaissance du vin naturel

Même s’il n’existe pas de dénominations administratives précises, des vignerons se retrouvant dans cette démarche se sont organisés pour essayer de définir une ligne de conduite et accroître leur visibilité sur le marché embouteillé du vin.

Une visibilité qui n’est plus que sur les étiquettes et dans les dénominations croquignolettes des différentes cuvées de vin naturel telles que Hého le rouge, Il fait soif ou encore Lendemains qui chantent.

Ainsi certains vignerons se sont constitués en association comme l’Association des vins naturels (AVN).

L’AVN est même allé plus loin dans sa démarche en créant une charte qui encourage le passage des adhérents à l’agriculture biologique.

Mais cela ne s’arrête pas à ce passage au bio, il y a tout un ensemble de contraintes techniques comme l’obligation de vendange réalisée à la main ou encore l’emploi exclusif des levures issues du vin.

Cette démarche est louable car elle permet de réellement définir un cadre d’expression pour les vignerons et d’améliorer la visibilité de la production de vin naturelle.

Mais c’est également l’occasion de réaliser une véritable distinction avec les vins biologiques et biodynamiques.

Les vins naturels se distinguant de ses deux homologues par leur vinification se voulant…naturelle.


Article original : consoGlobe