Escapade Bordeaux -Part 2- Château Planquette, Château Lagarette, Château La Grolet, Château Peybonhommes & Château Le Thil

Château Planquette de Didier Michaud
Château Planquette de Didier Michaud
Le Château Planquette est situé au nord de l’appellation Médoc (presque à la pointe de l’estuaire) et autant dire qu’on ne va pas là-bas par hasard ! Didier Michaud est installé sur ce micro-domaine de 2 hectares en culture biologique certifiée. Il est seul sur ce domaine pour faire l’intégralité du travail du domaine (à la vigne, au chai, administratif, salons…) mais cette petite surface lui permet de bichonner son petit domaine comme un jardin.
Didier Michaud est un personnage talentueux et attachant, c’est un vrai paysan toujours à l’écoute de son terroir, il a maintenant une grande expérience pour prendre le parti du vin sain et naturel. Bien qu’il n’appartienne à aucune chapelle, il vinifie sa seule et unique cuvée sans intrants dans les cuves, sur levures indigènes et sans aucun ajout de so2 (rien en vinif, rien à la mise). Il en ressort des vins ayant une personnalité très forte, comparable au sublime Château Meylet. A la dégustation, nous goûtons les 3 cuvées disponibles à savoir 2003 (en vin de table à cause d’une erreur administrative), 2004 puis 2005. C’est ce dernier qui nous a le plus impressionné par sa matière soyeuse et opulente, une expression de terroir digne des plus grands. Un Grand Vin sans aucun doute, à faire vieillir quelques années en cave pour en tirer toute la quintessence.
Château Lagarette d’Olympe & Yvon Minvielle
Château Lagarette d’Olympe & Yvon Minvielle
Le domaine du Château Lagarette est situé sur la commune de Camblanes-et-Meynac dans les Premières Côtes de Bordeaux, sur moins de 10 hectares à dominante Merlot et Cabernet-Sauvignon. Olympe et Yvon Minvielle ont converti le domaine dès 1999 en culture biologique certifiée AB, 2003 voit le passage du domaine en culture bio-dynamique. La spécificité du domaine est son positionnement géographique sur le haut du plateau argilo-calcaire de Camblanes qui l’expose aux vents intenses du nord et de l’atlantique. Ce micro-climat permet un séchage rapide des ceps et des raisins en cas d’humidité trop importante, ce qui contribue à minimiser le risque d’attaques de maladies de la vigne. Si Yvon est plutôt à la vigne, c’est Olympe qui dirige les vinifications et l’esprit “vin naturel” est bien présent: levures indigènes, pas collé, pas filtré, pas sulfité, juste un jus de raisin fermenté qui sera élevé 18 mois en fûts neufs et anciens pour lui donner toute son ampleur aromatique, sa structure et sa stabilité (pas de so2 donc l’élevage long joue un rôle important). Deux cuvées sont proposées: Château Lagarette cuvée Cyrus uniquement réalisé à base de Cabernet-Franc et Château Lagarette cuvée Renaissance qui est l’assemblage plus classique du bordelais à base de Merlot et de Cabernet-Sauvignon. Même si 2005 est encore serré et austère cela reste incontestablement un grand millésime de garde, nous lui avons pour l’instant préféré 2003 sur la cuvée Renaissance, déjà charmeur et plein de fruit, d’une grande buvabilité, aux tannins ronds et assouplis par un magnifique élevage (bois discret en bouche), une cuvée très plaisante à garder ou à commencer à boire.
Château La Grolet, Château Peybonhommes & Château Le Thil de Jean-Luc Hubert
Château La Grolet, Château Peybonhommes & Château Le Thil de Jean-Luc Hubert
Catherine et Jean-Luc Hubert sont les heureux propriétaires de ces 3 magnifiques Châteaux. Héritière du Château Peybonhommes (60 hectares en Premières Côtes de Blaye), Catherine a par la suite acquis avec Jean-Luc le plus modeste Château Le Thil en Premières Côtes de Blaye, et plus récemment le tout proche Château La Grolet (28 hectares en Côtes de Bourg). Les 3 domaines, soit plus de 90 hectares, sont en culture biologique certifiée, ce qui en fait l’un des plus gros domaines en bio du bordelais. Le Château La Grolet est quand a lui en plus en culture bio-dynamique certifié DEMETER (mais Peybonhommes et Le Thil vont passé en bio-dynamie également très prochainement). Sur une telle surface, ces méthodes naturelles de culture imposent des moyens humains et matériels conséquents mais le résultat est là: les vignes sont magnifiques, les sols enherbés un rang sur deux ressemblent à un joli jardin. En vinification, le travail est propre et conforme au cahier des charges de vinification des bio-dynamistes de la Charte Renaissance des Appellations à savoir: travail en levures indigènes, pas d’enzymes, pas d’osmose, pas d’acidification ni de chaptalisation, pas de collage, pas de filtration stérile et doses de so2 raisonnables, donc du très beau boulot vu les volumes travaillés. Nous connaissons déjà bien ces vins qui marchent fort depuis leur arrivée sur le site au début de l’été (super rapport qualité-prix-plaisir), mais nous tenions à les rencontrer après avoir fait connaissance au Salon Renaissance des Appellations à Angers. les notes de dégustations sont sur les fiches produits des vins de Jean-Luc Hubert.

écrit par Guillaume